Votre bambin a à peine 2 ans et vous en fait voir de toutes les couleurs ?
Il a décidé de répondre NON à absolument toutes vos questions …
Il refuse de manger ou de boire même si vous savez qu’il en a envie, il ne veut pas aller promener ni monter dans la voiture …
De quoi s’arracher les cheveux !!
➡️ La période d’opposition : « Mon petit ange est-t-il devenu démon ? »
Jusqu’ici, il se pliait volontiers à vos demandes. Il goûtait les aliments que vous lui présentiez, il ne jetait pas à terre votre garniture préférée lorsque vous lui disiez « non » et il vous suivait volontiers, le sourire aux lèvres lorsque vous lui proposiez une sortie au parc. Mais ça, c’était avant… Depuis peu, la moindre de vos propositions et suivi d’un NON catégorique avec, dans le pire des cas, une opposition se traduisant physiquement sous forme de « je me roule par terre » et pour les plus kamikazes « je me frappe la tête contre le mur ».
Durant toute la période de l’enfance jusqu’à l’adolescence, l’enfant se construit en tant qu’individu en devenant de plus en plus indépendant vis-à-vis de ses parents. De 18 mois à environ trois ans, l’enfant se construit et se différencie en passant par l’opposition. Cette opposition lui permettrait entre autres de chercher et de trouver les fameuses limites : jusqu’où peut-il aller ? A quel moment son comportement suscite-t-il une réaction de votre part ?
Lors de cette prise d’indépendance, même si l’enfant a dépassé le stade de la période fusionnelle avec la mère, il lui reste néanmoins un long chemin à parcourir avant d’être complètement autonome, et a donc encore besoin de vous.
On parle souvent de ces crises et de ces limites de façon négative mais il est important de rappeler que c’est aussi à cette période qu’il intègre les retombées positives de ses comportements. Il peut désormais aller par ses propres moyens via la marche vers les objets qu’il convoite, commencer à s’alimenter autrement que par la tétée. Il peut également exprimer ce qu’il veut, ne veut pas ou encore ce qu’il ressent en utilisant le langage qui se développe énormément à cette période. En plus, bien avant de pouvoir formuler ce fameux « NON », il l’a tout à fait compris : il peut désormais exercer ce pouvoir que vous seuls pouviez exercer avant sur lui.
➡️ Déculpabiliser
Le mot d’ordre que je conseille à aux parents qui se trouvent dans ce genre de situation, c’est de déculpabiliser !
Presque tous les enfants passent par cette période. Il serait donc un peu prématuré de remettre en question tout son système éducatif…
Cette opposition, ces colères, sont souvent mal vécues par les parents. Pourtant, cette agressivité n’est pas dirigée contre eux, ils ne sont pas, comme ils le pensent souvent, en train de perdre l’amour de leur enfant.
Il est important de dire le plus tôt possible à son enfant que son comportement n’est pas acceptable et d’en préciser les raisons. Parfois la patience manque et dans ces moments, la moutarde peut vite monter au nez. Il est souvent difficile de se poser et d’argumenter. Prendre 30 secondes, respirer ou encore passer le relais pour pouvoir revenir un peu plus serein(e) et formuler vos remontrances est un bon moyen de ne pas « déraper ». Toujours dans ces moments de crise, il faut essayer de garder à l’esprit que c’est le comportement qui est à blâmer et non pas l’enfant lui-même. C’est important pour la construction de sa propre estime.
En ce sens, il vaut mieux éviter les phrases du type « tu es vraiment insupportable, tu es méchant, je ne veux pas que tu t’approches de cette casserole bouillante ! » en préférer une injonction qui fait que c’est le comportement même qui est blâmable et non l’enfant lui-même. L’idée est de préciser quel comportement est interdit (tenter de tirer le manche de la casserole) et pourquoi (« tu vas te brûler »). Il faut toutefois éviter de tomber dans l’extrême opposé et de passer son temps à se justifier : il y a des fois où l’enfant ne peut pas faire telle chose, il n’a pas le droit et c’est tout !
Il est important de vivre cette période d’affirmation de l’enfant sereinement et de la recevoir comme l’occasion d’échanger avec son (sa) conjoint(e) pour compléter les règles éducatives du foyer. Ensemble, on se mettra d’accord sur les comportements qui induisent des récompenses et sur ceux qui induisent des punitions. La cohérence éducative entre les conjoints est primordiale. Si les parents ne sont pas d’accord entre eux, l’enfant le comprendra très vite et s’engouffrera sans scrupules dans la faille… L’enfant a besoin de limites pour grandir, il ne cessera pas d’aimer ses parents si ceux-ci lui mettent un cadre, au contraire. Il faut qu’il apprenne à gérer petit à petit les frustrations. Notre monde d’adultes est fait de règles et de limites pas très drôles auxquelles nous devons nous plier pour mieux vivre ensemble.
➡️ Pourquoi les enfants ont une période du non ?
La période du non de l’enfant découle de deux situations :
– La période du non des parents
– L’affirmation de leur personnalité
Et oui, on a beau l’oublier assez vite, mais entre 12 et 18 mois l’enfant commence à se déplacer tout seul et à toucher à tout, et quelle est la réponse des parents face à ces situations ? le « Non » ! Les parents ont donc leur période du non avant celle de leur enfant.
L’enfant comprend bien que ce « non » intrusif vient l’empêcher de mener à bien une découverte où toute autre activité entreprise. Au moment où lui même va affirmer sa personnalité, c’est donc avec le plus grand des naturels qu’il dira non dès que l’occasion se présentera.
➡️ Comment gérer la période du non ?
– Remplacer l’utilisation du « non » : Le nom est l’un des mots les plus populaires chez les enfants parce qu’il l’est aussi (et d’abord) chez les parents. Vous pouvez remplacer l’utilisation du « non » par un autre mot, comme « stop » par exemple. Dire « stop » pour arrêter l’enfant dans une action qui vous déplaît parait plus adapté et plus efficace.
– Centrez vous sur les « vrais » non : Certains parents disent « non » à l’enfant par automatisme, et pourtant l’action faite par l’enfant n’est pas réellement problématique pour le parent. Avant de dire « non », il convient de se poser la question : « Est-ce que je veux réellement l’empêcher de faire cela ? » Se concentrer sur les « vrais » non renforcera la valeur et l’intérêt de ce mot et sera perçu différemment par l’enfant.
– Éviter les questions fermées : La réponse à une question fermée est « oui » ou « non ». Au lieu de poser une question telle que « Veux-tu aller te promener ? » dites lui « Nous allons partir nous promener. » Au lieu de lui demander s’il veut manger de la purée, demandez lui combien de cuillère de purée il veut… et ainsi de suite pour toutes les situations du quotidien. Donner des informations et lui permettre de faire ses propres choix vont renforcer son estime de soi.
– Écouter l’enfant : Certains « non » n’ont pas de sens, l’enfant est alors fâché ou contient une pression. Aidez le à lui faire relâcher cette pression en le prenant dans vos bras, en lui parlant, en le rassurant, en l’écoutant ou en l’amenant sur autre chose.
Avoir une attitude positive et respectueuse aide l’enfant à se construire et à dépasser cette période du non. Le parent est l’un des acteurs principal de cette période du non, par ses actions, ses attentions et toute sa démarche, il peut aider l’enfant dans le cheminement de son « moi » intérieur et dans le respect de sa personne.
➡️ Gérer la période du non en aval
– Donner de l’attention à ses « oui » : Favoriser l’interaction lorsque l’enfant dit « oui » va lui donner l’envie de répéter ce comportement. Parallèlement, donner moins d’attention à ses « non » contribuera à renforcer les « oui ».
– Laisser l’enfant s’exprimer : L’enfant peut et doit avoir des moments ou il n’est pas d’accord, des moments ou il ne veut pas coopérer. C’est normal. Par moment, quand vous sentez la légitimité dans sa conviction, ne pas insister permet à l’enfant de renforcer sa personnalité, son estime de soi et la confiance qu’il s’accorde et qu’il vous accorde.
– Éviter d’encourager ses non : Comment ne pas être attendrie devant son tout petit qui commence à s’affirmer et qui donne dans le « non » avec confiance et détermination. Certaines situations cocasses auront vite fait de vous faire sourire. L’enfant le perçoit très bien, et en vous faisant rire il aura très vite envie de recommencer à attirer votre attention par le moyen du « non ».
– Garder son calme : Les parents sont les personnes en qui l’enfant à le plus confiance, il se construit à travers notre regard. Il faut bien garder à l’esprit que la période du non est tout à fait normal. Le sachant, il est important de garder son calme face à des situations déstabilisantes et irritantes. Si vous sentez monter en vous une certaine colère, mieux vaut quitter la pièce et aller relâcher la pression en étant éloigné de votre enfant. Une fois apaisée, vous pourrez revenir vers lui.
– Expliquer les choses : Parfois l’enfant dit « non » mais au final vous « imposerez le « oui ». Par exemple, lorsque l’enfant ne veut pas rendre le jeu emprunté à la ludothèque. Il faut alors prendre le temps de lui expliquer. Pour cela, vous pouvez vous mettre à sa hauteur, lui parler calmement et clairement et pourquoi pas l’impliquer, par exemple en lui disant « C’est toi qui va redonner le jeu à la dame de la ludothèque! »
Même si elle n’est pas facile à gérer, cette période du non est saine car l’enfant se perçoit comme une personne à part entière qui cherche à affirmer ses propres choix. Accompagner avec douceur son enfant dans la construction de son estime de soi est l’un des plus beaux cadeaux que vous pourrez lui faire.
(http://www.famille-epanouie.fr/periode-du-non/) ( http://www.passeportsante.net)
Et vous les mamans, comment vivez vous cette période difficile du NON ? 💞